القصة الأولى:
بلا هوية
بقلم نبيهة محضور
ترجمها إلى الفرنسية الهادي نصيرة
أخذ يقطع الشارع ذهلاً واياباً.. كما أعتاد الجميع أن يروه هناك ، تارة يرقص كالعصفور المذبوح وتارة يسمح لدموعه أن تغادر سماء عينيه ،علٌّها تغسل ما بداخله من كدر، وتارة يداعب أكياس البلاستيك الجاثمة على صدر المدينة ، شاحب الوجه ، بهيئته الرثة ، وبقايا ثياب بالكاد تغطي جسده الهزيل ،شعره الكثيف المجعد الذي هجره المشط منذ أعوام ،يتدلى حول وجهه ،وعلى كتفيه اللتين ناءتا بحمل الأيام ، كانت نظراته تائهة ، تسافر من عينين رست بهما الأحزان وتحجرت بهما الدموع ، لم يبقى له إلا ذلك الجسد الناحل الذي تسكنه جروح الزمن ، بعد أن منح عقله فرصة الغياب عن العالم ، لم يعد يدري هل غاب عقله عن العالم ؟ أم أن العالم غاب عنه؟؟ أم أنه وصل ذروة العقلانية فأثر العيش كإنسان صامت في عالم حيوانات ناطقة ،كبلته بقيود الزيف والخداع .
ساقاه النحيلتان تحملانه إلى المجهول بخطوات مبهمة لا تعرف مسارها ، إلا حينما يعضه الجوع فيذكره بحق من حقوقه المسلوبة ، فتقوده قدماه إلى برميل النفايات ، ليحظى بما فيه من بقايا بني جلدته ، فيسكت بعضاً من عصافير بطنه!
وعندما يبدأ ضوء الشمس في الرحيل عن عالم تنكر له وألغى أدميته ، تخور قدماه وتنأيان عن حمله ، فيبحث عن حضنٍ دافئ يحتويه ، فلا يجد إلا تلك الزاوية من الشارع على ذلك الرصيف والذي أعتاد أن يرمي بجسده وآلامه في أحضانها، فيتكوم على نفسه تاركاً سياط البرد تدفئ جسده .
1/ Première histoire : Sans identité
Par Nabiha Mandour
Traduit de l'arabe par Hédi Nsira
Il traversait la rue selon un mouvement de va-et-vient. Tout le monde avait l'habitude de le voir là-bas, tantôt dansant comme un oiseau abattu, tantôt laissant ses larmes sortir de ses yeux, espérant qu'elles nettoyaient ce qu'il y avait de rancune au fond de lui-même, tantôt, il caressait les sacs plastiques qui s'entassaient à l'entrée de la ville.
Il avait un visage pâle, une apparence misérable et des vêtements en lambeaux couvrant à peine son corps émacié. Ses épais cheveux bouclés, qui avaient été abandonnés par le peigne, il y a des années, pendaient autour de son visage, et sur ses épaules, qui étaient épuisés par le lourd fardeau des jours.
Ses regards se perdaient, voyageant de ses deux yeux ancrés par les chagrins et pétrifiés par les larmes. Il ne lui restait que ce corps svelte, hanté par les blessures du temps. Après avoir donné à son esprit la possibilité de s'absenter du monde, il ne sait plus si son esprit a disparu du monde, ou s'il a manqué au monde, ou bien s’il atteint le sommet de la rationalité, ce qui l'a exhorté à préférer de vivre comme un être humain silencieux dans un monde d'animaux parlants, aliéné par les chaînes du mensonge et de la tromperie.
Ses jambes fines l'emportaient dans l'inconnu avec des pas vagues, ne connaissant pas leur chemin, sauf quand la faim le rongea, lui rappelant un de ses droits usurpés, ses pieds le conduisaient, à ce moment-là jusqu'au tonneau des déchets, pour qu'il puisse puiser ce qu'il y a dedans des ordures émanant des êtres humains et il calma, alors, sa faim.
Et quand la lumière du soleil commença à s'éloigner d'un monde qui l'a nié et aboli son humanité, ses pieds échouaient et devenaient incapables de le supporter. Il cherchait, alors, une chaude étreinte pouvant l'abriter, mais il ne trouvait que ce coin de la rue, sur ce trottoir auquel il avait l'habitude d'y jeter son corps et ses douleurs, en finissant par s'empiler sur lui-même et laissant les fouets du froid réchauffer son corps.
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